Plantes Adaptogènes : Les super-ingrédients du stress
- Valérie Grima
- 20 août 2024
- 8 min de lecture
Les plantes adaptogènes, plantes issues des médecines traditionnelles sont utiles dans la prise en charge des états de stress chronique. Elles trouvent aujourd'hui toute leur place sur le marché de la nutraceutique grâce à la demande toujours constante des consommateurs.
Au retour de congés, aux changements de saison, en prévision d’un coup dur, d’un accroissement de l’activité professionnelle ou encore en prévision et en soutien d’une activité sportive intense, ces super-ingrédients sont les plus adaptés et les plus demandés.
Les compléments alimentaires autour du stress, un marché en croissance
Notre société est de plus en plus concernée par les éléments environnementaux stressants. La consommation de produits de bien-être en rapport avec le stress reste en constante augmentation.
Le stress est fréquemment présent dans nos vies, et nous tentons de trouver des solutions pour diminuer ses effets néfastes. Les produits de santé naturels offrent des solutions efficaces et accessibles pour le consommateur.
Selon les chiffres du SYNADIET (Syndicat national des compléments alimentaires), en 2023, 46% des Français se disent stressés et 31% d’entre eux utilisent des compléments alimentaires pour réguler leur état de stress. Ces produits sont souvent composés d’ingrédients naturels, principalement des plantes, à hauteur de 20%. Souvent à base de plantes adaptogènes, celles-ci sont utilisés traditionnellement pour diminuer ces situations de stress.
Ces chiffres montrent une forte demande pour ces produits de santé naturels pour lutter contre le stress et ces conséquences.
Le stress : Une adaptation nécessaire

Le terme « adaptogène » n’est pas nouveau, il a été conceptualisé en 1947 par le chercheur russe, le Dr. Lazarev qui construit ses recherches sur les plantes en s’appuyant sur le schéma de la réaction physiologique au stress décrit par le médecin canadien H.Selye en 1936[1].
Ces recherches font suite à une observation portée sur la population, qui consulte de plus en plus pour des troubles fonctionnels dont les causes ramènent souvent ces médecins à considérer le niveau de stress de leurs patients.
La situation d’alerte engendre un fonctionnement adaptatif du corps humain dans le but de répondre à ces évènements stressant tout en préservant au mieux les fonctions vitales de l’organisme.
Stress ponctuel : L’adrénaline secrétée ponctuellement permet à l’organisme de réagir et de concentrer son activité sur une réaction de préservation. Les muscles sont mieux irrigués, le cerveau ainsi que le système respiratoire s’adaptent et les sens sont décuplés. Ce fonctionnement permet une réaction rapide face à un évènement stressant, le corps est prêt à courir ou à se mettre en position de fuite si nécessaire. Lorsque l’événement stressant est terminé, l’organisme parvient à récupérer après quelques minutes ou quelques heures son fonctionnement de base.
Stress prolongé : La réaction de l’organisme débute de la même manière par une sécrétion d’adrénaline. La réaction de préservation ou de fuite se met en place. Mais la situation stressante persiste. La sécrétion d’adrénaline diminue alors au profit de la sécrétion d’une autre hormone : Le Cortisol, délivré par la glande surrénale. Cette hormone, qui intervient normalement dès notre réveil pour nous « alerter » que le début de journée a commencé, continuera d’être sécrétée durant toute la période de résistance face à ce stress continu. Notre corps est alors en permanence en situation d’alerte, les glandes surrénales en constante action de sécrétion de Cortisol. Le fonctionnement de base de l’organisme n’est jamais complètement retrouvé, même en période de repos (sommeil). On commence à observer des symptômes liés à la fatigue surrénalienne, ils conduisent souvent à des pathologies chroniques et des symptômes invalidants.
Le fonctionnement adaptatif extrême du corps permettra de réagir à une situation de stress mais pas de vivre au quotidien sans en souffrir des conséquences.
Une plante adaptogène est un ingrédient qui a la capacité d’équilibrer les fonctions d’adaptation et de résistance au stress pour nous permettre de mieux vivre au quotidien [2].
Des médecines traditionnelles à la nutraceutique d’aujourd’hui
Les plantes adaptogènes sont issues des médecines traditionnelles principalement chinoises et ayurvédiques. Elles ont toujours été prisées pour leur capacité à renforcer l’organisme face aux divers stress et maintenir santé et vitalité.
Un adaptogène se définit par sa capacité à :
Augmenter la capacité de résistance de l’organisme face à des agresseurs (stress physique, émotionnel, mental).
Aider l’organisme à maintenir ou retrouver son homéostasie (équilibre physiologique).
Ne pas engendrer de perturbations des fonctions organiques (ne présente pas de toxicité).
Bienfaits et spécificités
Ces plantes ont une action globale sur l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien. En régulant les systèmes nerveux, endocriniens et immunitaires, elles favorisent une réponse équilibrée de l’organisme aux stress environnementaux.

Nos adaptogènes favoris et leurs usages
Ginseng rouge (Panax ginseng) – Plante phare de la tradition médicinale d’Asie, le ginseng Panax est considéré comme la première plante adaptogène utilisée comme telle. Au-delà de ses effets adaptogènes (résistance, vitalité, performances mentales), le ginseng possède des principes actifs, les ginsénosides, qui possèdent de nombreuses activités :
Soutien l’activité immunitaire [3]
Aide au maintien de la glycémie quand le stress perturbe le métabolisme des sucres[4]
Produit une action antioxydante [4]
Est un véritable tonique des fonctions sexuelles [4]
Il est nécessaire de privilégier des extraits titrés à 20% de ginsénosides au moins. Pour en savoir plus sur le Ginseng rouge, c'est par ici !

Rhodiola (Rhodiola rosea) - Plante tonique et fortifiante, reine des adaptogènes ! Cette plante originaire de l’Altaï puise ses principes actifs dans les terres montagneuses et rocailleuses. Ses rosavines et les salidrosides (polyphénols) ont une action positive sur :
la sphère cardio-vasculaire [5]
la sphère nerveuse et l’activité cognitive [5]
A partir de 360 mg d’extrait standardisé à 1% de rosavines par jour, elle aide à réduire l’impact négatif du stress sur le corps.
Maca (Lepidium meyenii) - Originaire du Pérou, la maca est une adaptogène dont l’activité principale est centrée sur :
Le soutien et l’équilibre de la fonction sexuelle
L’accompagnement de la femme de la puberté à la ménopause [6]
Soutien la fertilité [6]
A partir de 1.5 g de poudre de maca par jour, elle stimule le désir sexuel et a un effet aphrodisiaque.
Astragale (Astragalus membranaceus) - Son activité adaptogène est issue de ses principes actifs, les polysaccharides particulièrement actifs sur :
L’activité des défenses naturelles [2]
Les systèmes cardio-vasculaire et circulatoire [2]
L’équilibre physiologique du sucre [2]
A partir de 0.6 g par jour, l’astragale soutien les défenses naturelles et à partir de 1 g par jour, elle aide à la fluidité du sang et au soutien de la circulation sanguine et à la pression vasculaire.
Les autres plantes adaptogènes d’intérêt
L’activité adaptogène d’une plante n’est pas toujours simple à identifier et à vérifier scientifiquement. Il existe néanmoins une liste non exhaustive de plantes adaptogènes qui fait consensus dans la communauté scientifique [1] :

L’ashwagandha (Withania somnifera) – Aussi connue sous le nom de « ginseng indien », est traditionnellement utilisée par la médecine ayurvédique en Inde. Son action porte davantage sur l’équilibre du système nerveux et du sommeil.
A partir de 3 g de poudre de racine prise par jour, il est possible de dire que cette plante contribue à une détente optimale, aide à la relaxation et soutien le bien-être mental et physique. L’ashwagandha contribue à l’équilibre émotionnel et le bien-être général.

L’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) – Il porte le nom de « Ginseng Sibérien » étant donnée son origine Russe, il est à cette population l’équivalent du Ginseng panax pour les Chinois. Il est largement utilisé depuis la fin des années 1950 pour permettre l’équilibre de notre activité mentale et notre capacité à nous concentrer.
A partir de 0.3 g de racine d’ashwagandha par jour, nous pouvons dire qu’elle contribue à une activité mentale et cognitive optimale (données DGCCRF).

La schisandra (Schisandra sinensis) – En chinois, la « baie aux 5 saveurs » est une plante traditionnelle de la MTC (médecine traditionnelle chinoise) utilisée pour le soutien de l’activité hormonale et hépatique.
A partir de 1.2 g prise par jour, nous pouvons dire qu’elle est utile au maintien des fonctions physiologiques de purification de l’organisme.

Le gingembre (Zingiber officinalis) – Originaire d’Asie tropicale la racine de gingembre est largement utilisée pour son arôme ainsi qu’en soutien de la digestion et des défenses naturelles.
A partir de 1 g de poudre de racine prise par jour, il est autorisé de dire que le gingembre contribue aux défenses naturelles du corps. (Source DGCCRF).

Le basilic sacré (Ocimum sanctum) – Aussi connu sous le nom de Basilic tulsi, il est très consommé en Inde où la médecine ayurvédique lui prête de nombreuses applications.
A partir de 0.2 g de poudre par jour, nous pouvons dire que le basilic sacré a un effet bénéfique sur divers problèmes des voies respiratoires.

Le cordyceps (Pecolimyces hepiali) – Ce champignon originaire des contreforts de l’Himalaya s’utilise traditionnellement pour le soutien de l’immunité.
Les autorités françaises ne permettent pas d’utiliser une allégation de santé à ce jour.

Le reishi (Ganoderma lucidum) – Champignon chinois originaire de Chine, le reishi est traditionnellement conseillé par la MTC pour le soutien des défenses naturelles ainsi que pour améliorer les paramètres sanguins.
A une dose de 4 g par jour, le reishi contribue à maintenir une fonction circulatoire saine.
La Griffonia (Griffonia simplicifolia) – La graine de cette plante d’Afrique de l’Ouest est utilisée par les populations locales pour ses vertus calmantes. Elle contient notamment du 5-HTP précurseur de la sérotonine, messager chimique impliqué dans la régulation de l’humeur, du sommeil et de l’appétit.
Son activité d’amélioration de l’activité cérébrale se justifie à partir de 50 mg de L-5 hydroxytryptophane par jour issu de l’extrait des graines de griffonia.

Le Bacopa (Bacopa monnieri) – Plante importante de l’ayurvéda, aussi appelée Brahmi, le Bacopa fait partie des remèdes traditionnels indien aujourd’hui reconnu par les institutions médicales indiennes pour la prise en charge de certains troubles mentaux.
Selon la législation française, à partir de 1 g de poudre de Bacopa par jour, nous pouvons dire que cette plante aide à maintenir la mémoire de travail et les performances cérébrales.

Le Shatavari (Asparagus racemosus) – Également une plante issue de la tradition ayurvédique dont l’action porte davantage sur l’équilibre du système reproducteur féminin.
A partir de 0.1 g de poudre de shatavari par jour, il est possible de dire qu’elle prend en charge la santé du système reproducteur féminin et aide à maintenir l’équilibre dans la physiologie féminine pendant et après la ménopause.

L’échinacée (Echinacea purpurea) – Issue de la tradition amérindienne, l’échinacée pourpre étaient utilisées pour ses propriétés cicatrisantes ainsi que stimulante des défenses naturelles et des voies respiratoires. 6 à 9 ml de jus de parties aériennes d’échinacée suffisent à dire qu’elle a un effet apaisant de la bouche et de la gorge.
Ces plantes de traditions s’appliquent tout à fait à nos rythmes de vie actuels, les données du marché des compléments alimentaires confirment cette tendance. Il est donc intéressant de considérer l’ajout de ces plantes dans des formules nutraceutiques à visées équilibrantes du stress.
Références Bibliographique
[1] Boto, J.M (2022). Les phytoadaptogènes : une catégorie à part d’extraits de plantes
aux propriétés pléiotropes d’adaptation à notre environnement, Phytothérapie (2023) 21 : 75-86.
[1b] F,Bottaccioli 2012, Psycho-neuro-endocrino-immunologie. Ed. Médecine et sciences, Marco Pietteur, Coll.Résurgence, pp 27-30.
[2] Boto, J.M (2022). Les phytoadaptogènes : une catégorie à part d’extraits de plantes
aux propriétés pléiotropes d’adaptation à notre environnement, Phytothérapie (2023) 21 : 75-86.
[3] Yener, Y., Yalçin, S., Çoplan, I. (2020). Effects of dietary supplementation of red ginseng root powder on performance, immune system, caecal microbial population and some blood parameters in broilers. Ankara Univ Vet Fak Derg, 68, 137-145, 2021.
[4] Couture, E. (2022). Le ginseng. Le Médecin du Québec, volume 37, numéro 6, juin 2002
[5] Tinsley, G., Jagim, A., Potter, G., Garner, D., Galpin, A. (2024). Rhodiola rosea as an adaptogen to enhance exercise performance : a review of the literature. British Journal of Nutrition (2024), 131, 461–473.
[6] Brooks, N., Wilcox, G., Walker, K., Ashton, J., Cox, M., Stojanovska, L. (2008). Beneficial effects of Lepidium meyenii (Maca) on psychological symptoms and measures of sexual dysfunction in postmenopausal women are not related to estrogen or androgen content. Copyright @ 2008 The North American Menopause Society. Menopause: The Journal of The North American Menopause Society, Vol. 15, No. 6, pp. 1157/1162
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